OU SONT LES ARTISTES?

Le "Plan de renouveau pour le marché de l'art français" a été présenté par Madame le Ministre de la Culture suite à la remise du rapport de Martin Bethenod, administrateur de la FIAC.

Ces mesures présentées dans un contexte de parfaite autosatisfaction, ne sont pas en fait destinées au marché mais au marchands...

Où sont les artistes? nulle part!

Sans moyens, sans structures, maintenus dans une totale ignorance des indispensables connaissances en matière de commerce et de droits, les artistes n'existent pas.

Reste que les mesures présentées vont effectivement dans le sens d'une "aération" des conditions de marché.

Tant mieux.

Mais à aucun moment il n'est question de création.

Les artistes produisent des oeuvres et tentent de vivre de leur travail.

Livrés aux diktats des marchands, sans la moindre notion d'économie, de droit ou de gestion.

L'assistance présente à la conférence, pleine de componction, , montre bien à quel point les artistes en sont exclus alors qu'ils sont pourtant les intervenants majeurs dans le domaine.

On parle du marché de l'art, c'est une illusion.

Croire ou vouloir croire que l'art est UN marché relève bien de la croyance.

Il n'y a pas un marché unique mais autant de fragments de marchés qu'il existe d'intervenants commerciaux.



DE QUOI VIVENT LES ARTISTES

Un autre aspect déterminant est le facteur économique.

Or ce qui n'est retenu de cet aspect concernant les artistes relève du phantasme mais aussi d'un vieux principe ségrégationniste dont se repaissent les bonnes âmes en particulier quand la valeur des oeuvres atteint des sommets alors que leur créateur est mort de misère.

Misère matérielle, misère morale, indifférence, mépris, rejet d'une société qui ne comprend pas mais qui n'accepte pas pour autant ce qui lui sera indispensable dans les temps à venir.

Il en est des artistes comme des abeilles, tous deux nécessaires mais dont on ne prendrait en compte la valeur qu'en cas de disparition.

L'art nourrit tout le monde mais rarement celui qui le crée.

En l'état, si nous considérons la position sociale des artistes dans notre société, leur absence de statut, le refus de prise en compte de leur existence comme membres actifs et agissants de la société, un déficit apparaît clairement dans le rapport entre leur rôle et sa reconnaissance.

Cette situation varie selon les pays et les régimes mais il est clair que l'ensemble des classes sociales se moque éperdument de l'état d'existence de ceux qui créent.

A.D.

L'ACCES AUX OEUVRES (suite)

Si nous considérons les facteurs intervenant dans cette démarche, il faut prendre en compte les éléments contextuels, ceux de l'époque et de l'état d'urgence quant à l'appropriation de ses éléments constitutifs, ingrédients de l’œuvre.

L'art ne répond pas, il prévoit mais cette prévision ne s'exprime que dans son langage et ne relève à aucun moment d'un principe de prédiction.

C'est pourquoi il existe un décalage allant croissant entre l’œuvre nouvelle et sa perception quand celle-ci ne relève pas du sensoriel mais de l'indispensable connaissance du préalable.

Les critères dominants dans la prise d'une oeuvre sont absurdes: ni l'esthétique, ni l'intellectualisme, ni les valeurs relevant de l'artisanat ne sont pertinents.

Aborder une œuvre relève avant tout du plaisir au sens où le définit H G Campbell dans « le principe de plaisir » celui ressenti à faire fonctionner son cerveau, par opposition au simple plaisir sensoriel.

A.D.

L’ACCES AUX OEUVRES

Considérer une oeuvre sans prendre en considération le contexte historique de sa création constitue une absurdité.

Ce principe s'appliquant, tout de même et aussi bien, à toute autre forme d'apport.

D'autre part, dissocier l’œuvre de l'ensemble des mouvements de progrès, découvertes scientifiques, philosophiques, technologiques, confère à l'isoler et donc à la départir du sens.

Le classicisme est une vue de l'esprit; une attitude idéologique.

Le regard porté sur une oeuvre, départi de cette connaissance, est celui d'un analphabète se prononçant sur la littérature : l’œil se porte sur les livres limité à la perception sensorielle de leur forme, hors de tout moyen d'accéder au contenu.

Il faut donc accéder à l’œuvre selon le principe aristotélicien de la causalité dans une dynamique de création telle que l'apport d'un artiste est une tentative de réponse à une question qui n'est pas formellement posée sur un plan théorique mais bel et bien par l'œuvre précédente.

L'art n'est pas un domaine où la notion de recherche soit possible.

Ce n'est pas non plus le domaine des idées.

L'élaboration de l’œuvre commence et se nourrit du substrat constitué par l'immédiate prédécession, elle-même relevant de la précursion et ainsi de suite...

A.D.

DU CLASSICISME

Le propre de la création est d’ouvrir des voies et d’avancer.

Il n’existe pas d’avant-garde en terme de conception.

Si on utilise cette expression c’est en fait pour ne pas parler d’arrière garde…

Le conformisme existe, certes.

Il constitue l’essentiel du marché !

Tout un chacun s’autorisant à son propre regard sur la création, se fait juge de ce qui est acceptable selon ses propres critères relevant d’acquis sommaires et rejette le reste en des termes et qualificatifs relevant de la ségrégation.

Pour toutes les raisons du monde, nombre de plasticiens, au cours du temps, n'a pu, su ou voulu transgresser le "bon goût" normatif de la société dans laquelle ils vivaient.

A l'inverse, incluant ceux dont les oeuvres sont disparues, ignorées ou détruites, l'art au cours du temps n'est constitué que d'une chaîne d'apports novateurs.

Ces apports concernent non seulement l'ensemble des éléments constitutifs de l’œuvre mais également une participation, un apport à tout autre domaine novateur dans son époque.

A.D.

Elements of Bourdieu

Remarquable collusion entre l'ouvrage de Pierre Bourdieu "La distinction" et ces extraits de deux films de Woody Allen parfaites illustrations de deux aspects majeurs de la relation à l'oeuvre d'art:
L'attitude de l'artiste qui refuse de vendre une toile à un béotien fortuné en quête de décoration puis le regard d'un naïf complètement dépassé en terme de prise.
A.D.


LA CREATION FACE A LA POLITIQUE

Réponse à l'article de Guillaume Benoit dans Evene

Traiter du rôle de l'Etat dans la promotion (au sens propre) des arts dits plastiques, c'est s'attaquer, trop brièvement à la question de l'existence même de l'art dans notre société.

Pour que les artistes soient pris en considération par les structures étatiques en place, ils n'ont, à l'heure actuelle, aucune alternative à, effectivement la mostration.

Or ce serait prendre la question à son point d'origine que de considérer cet état de fait, que personne ne remet en question, et qui maintient les artistes sous le joug d'un système marchant léonin.

Quand les services d'Etat chargé de la culture interviennent, il s'agit bien d'une population de fonctionnaires/ décisionnaires dont les choix relèvent de ce à quoi le marché leur donne accès.

Il est admis, de facto, que les artistes soient assujettis au système marchand qui n'est en aucune manière limités dans ses actes.

Jusqu'au régime de la sécurité sociale, assimilant une galerie exposant un artiste au rôle d'employeur.

Aucun ministre, aucun ministère ne s'est jamais penché sur cette situation qui fait des artistes un tiers/ quart monde exploité.

Si, expérimentalement, étaient appliquées au monde des salariés, les conditions de vie et de travail des artistes, ce serait un gigantesque scandale!

A.D.

TENTATIVE DE DEFINITION

L'art dans toutes les acceptions, constitue un vaste ensemble d'ordres et sous-ordres tel que généraliser à son propos relève de la gageure.

Notre domaine se limite donc aux arts dits plastiques sans définition plus précise dans la mesure où la diversité des formes d'expression, la poly/ pluridisciplinarité, l'apparition de nouvelles technologies, en font un domaine en permanente transformation.

Et c'est là le premier point qui permette une définition: c'est à partir du constat de novation, d'apport d'un invu (comme il y a un inouï) que la catégorisation s'effectue.

Les répétitions, les retours en arrière ne présentent aucune forme d'apport, de pertinence, de création.

La confusion, entretenue, entre des formes nouvelles et la rétrogradation, maintient un état de vacillement lui-même maintenu par une absence de culture, un flou philologique.
Méconnaissance du domaine, du déroulement de son histoire ainsi qu'une adhésion idéologique au passé, au classicisme qui est lui-même une vue de l'esprit, une idéologie rétrograde.
A.D.

Animations/ Dustin McLean, aka Dustball

Dustin McLean is an award-winning animated film maker and musician. He creates short films using a variety of techniques from stop-motion animation to flash animation. He performs and record original music for his own projects as well as for other animation. Lire la suite

Dustin McLean est musicien et créateur de films d'animation déjà récompensé. Il réalise des films courts au moyen de diverses techniques, de l'animation image par image au dispositif flash.
Il joue et enregistre ses propres musiques pour ses films et pour d'autres réalisations.



L'ART ET L'ARGENT

Les domaines, les modes d'expression, les supports, ont bien évolué.
Curieusement les références sont encore celles de la peinture et de la sculpture.

La référence à l'objet, à son exposition statique et gratuite reste majoritaire.

La polémique autour du P2P (je n'y entrerai pas ici) aura eu, au moins, le mérite de mettre en avant une évidence: la nécessité de rémunérer les gens qui créent.

Toute forme de création repose sur l'existence d'un marché avec un budget de production en amont et des retombées financières en aval.

Ce principe élémentaire qui régit, de facto, toute forme d'activité, ne s'applique pas aux arts plastiques...

Les plasticiens doivent vivre (eh oui) produire, financer et gérer leur production puis trouver une forme quelconque de rentabilité a posteriori sans qu'à aucun moment qui que ce soit, n'y apporte une forme de rémunération: les marchands (à de rares exceptions près) ne prennent aucune forme d'engagement financier, le public accède gratuitement aux oeuvres (quoi de plus normal?) et tout le monde s'en fout...

Les domaines d'expression ne relevant pas directement de l'objet sont également confrontés à cette difficulté.

Je serai heureux de pouvoir en parler ici...

A.D.

Pourquoi traiter de l'état de l'art?

Parce que la situation est tellement confuse qu'il me semble utile d'en parler.

On verra toujours les gros titres et les scandales se faire autour des crises.

Qu'il s'agisse d'énergie, de matières premières, de la bourse...

Qui va s'intéresser à une crise de l'art? personne.

La raison en est simple, c'est que l'art ne traverse pas une crise mais constitue, sui generis, un état crisique permanent.

Ceci concerne la création en elle-même.

Parlons-en...

A.D.


Dripping

Chance étonnante de manipuler la couleur et la forme, sans préjugé ni acquis...

Peut-être une réelle opportunité et une invitation à aimer et (re) découvrir le travail de Jackson Pollock.



Une toile blanche et à votre souris/stylet de réaliser une oeuvre! !Clic pour changer de couleur.






Sur le Websites de " Our websites are the Art of our days" vous aurez la distance avec la toile pour créer votre oeuvre. Magnifique! Quelle chance.

iPollock.com, 2006. Collection Beatrix Millies, Munich. Unique édition





Installation "Fourfortyfour.com, 2002-06"




Amusez vous! Fourfortyfour Theory

J'ai trouvé ces oeuvres sur Manetas