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Réalisation du graphisme avec Wordle


L'origine du Goût


Ferdinand wrote
on 28 Oct 2008 14:09:05

Bon, c'est reparti!
Le goût, bon ou mauvais, répond, à l'origine à une perception sensorielle : la gustation.

C'est Montesquieu dans son "essai sur le goût" (1757) qui est probablement à l'origine d'une acception beaucoup plus large, dépassant son sens premier.

Il est possible que son traité repose sur la conception humorale et globalisante encore en vigueur à son époque mais progressivement repoussée par "Les lumières"...

Cette conception repose sur l'existence de l'âme et donc du "sentiment".

C'est ce principe qui régit encore le jugement de chacun, persuadé qu'il détient une compétence à décider de ce qui relève de domaines qui lui sont inconnus mais dont il va péremptoirement décider de la valeur relative à sa propre prise considérée comme incontestable et fondée (le Moi et le ça, rions un peu).

Il manque à mon texte, sinon le point d'ironie (créé par Alcanter de Brahm) un signe inexistant qui serait le point de sarcasme(!)

Voici donc concernant le goût, ce que je peux en dire.

Sachant qu'à l'instar des automobilistes qui se considèrent (presque) tous comme de parfaits conducteurs, chacun est persuadé de détenir le parfait jugement du bon goût, on ne peut que constater l'état brownien provoqué et entretenu par cette absence de modestie et le refus de toute ouverture de ce qu'il est convenu d'appeler l'esprit.

Au royaume des aveugles, les aveugles sont rois qui font croire et se persuadent eux-mêmes qu'ils sont moins aveugles que les autres...



LE BON GOUT

xea wrote
on 16 Oct 2008 16:42:41

Nous en étions au "bon goût"!

xea wrote
on 28 Oct 2008 10:33:33

Quel dommage de ne pas continuer! C'est passionnant!

Le Sens du Mot

Ferdinand wrote on 15 Oct 2008 08:44:18


Désolé pour ces renvois au dictionnaire!
j'évite le jargon mais, au contraire privilégie les mots justes. Certains semblent ne plus être en usage, triste constat: par exemple "coercition" conserve non seulement tout son sens mais (hélas) toute sa pertinence et son actualité...

La perte de l'usage d'un mot est révélatrice d'une incapacité à percevoir son existence, à la nommer.


C'est une perte de sens tout à la fois du terme mais aussi (de la valeur de) son contenu.


Un exemple? " Ripoux" arrive avec tout son sens comme un apport direct à la langue, il n'en remplace aucun mais désigne avec précision une attitude illégale, immorale, répréhensible: la coercition!

Mais peut-être faudrait-il l'écrire en SMS pour qu'il retrouve son usage (ko R 6 yon?). Tout cela est bien discursif et je vous propose de revenir à l'art bien qu'il me paraisse difficile de le séparer des sciences humaines éclairant son contenu...


L'Oeuvre et le Goût

xea wrote on 14 Oct 2008 18:29:26

je retourne à mon dictionnaire pour: "L'ichtyophylie" tout le monde connaît lol!!!!!!!!!
mais bon je cherche en ligne et je trouve " Ichtyophilie® (respect des poissons)" sur un cite de turbine!
En fait c'est celui qui étudie les poissons; la science des poissons.

Pour revenir à notre sujet, nous en sommes "au goût"
La plupart des gens dit:" quand je vois une œuvre, j'aime ou je n'aime pas, c'est une question de goût" ou
" je sens ou je ne sens pas"

"La création en elle-même ne s'apprend pas" je vous cite mais le goût se forme.

COERCITION

xea wrote on 14 Oct 2008 16:53:32

Merci...............j'aimais bien Raymond Loewy! Désolée j'ai pris du retard!
J'en étais à "coercition"
j'ai regardé dans le dictionnaire "coercition, nom féminin. Action de contraindre, droit de contraindre quelqu'un à faire quelque chose. Synonyme obligation "
/Internaute Encyclopédie
http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/de ... tion
« User de moyens de coercition »
signifie « imposer quelque chose à quelqu’un ». Wiktionary:
http://fr.wiktionary.org/wiki/coercition

On sonne! je reviens

Design versus Stylisme

Ferdinand wrote on 14 Oct 2008 13:11:06

Ce n'était en rien une attaque contre Raymond!
Ce n'est pas non plus une mise en question de son talent mais beaucoup plus simplement une tentative de définition de son travail et de son importance par rapport à deux paramètres qui me semblent déterminants:

Ce qu'est le design par rapport au stylisme d'une part et, selon la propre définition de Monsieur Loewy, la notion (confuse) d'un principe d'esthétisation comme un moyen de stimulation des ventes.


Le principe même du design, tel que défini par ses pères fondateurs, et considéré comme décadent par ce bon Adolphe H. est d'établir une relation positive entre les moyens de production INDUSTRIELS et la conception des produits en terme d'efficacité globale (y compris le principe de plaisir).


Le glissement pervers s'est rapidement fait sentir qui nous propose des téléphones dessinés pour rouler à 300km/h et autres objets absurdes qui encombrent l'espace puisque, séduisants, ils sont achetés...

L'ichtyophylie n'est pas la pêche, la distinction majeure consistant en la présence (ou pas) de l'hameçon...


Quant à l'esthétique, rappelons que son origine est "esthesis" soit la satisfaction sensorielle.
Rien de plus subjectif, superficiel et modelable que cette satisfaction là!

Le drame étant que tout le monde est convaincu de son propre "bon goût" et de sa parfaite capacité à décider de ce qui est beau (ou pas).

Ainsi l'ensemble de la création artistique est jugé selon ce seul critère relevant de l'absurde comme si les illettrés jugeaient de la littérature au seul aspect des ouvrages.


Raymond Loewy

xea wrote on 13 Oct 2008 20:00:49

Je regarde dans mon dictionnaire et je reviens un peu plus tard; C'est passionnant.....Mais Raymond Loewy à son époque, ça paraissait incroyable de faire un emballage pour les cigarettes par exemple!
Il a fait des choses que la plupart des gens n'aurait jamais pensé! Il a développé un marché pour l'industrie! En fait je suis en train de le défendre c'est normal , (on ne crache pas sur celui qui vous a fait travaillé!) lol

FORUM WEBJAM / L'état de l'Art

xea wrote on 13 Oct 2008 18:00:48

Ouuuuuuuuuf.........

Design, communication, persuation

Ferdinand wrote on 13 Oct 2008 16:53:09

Beaucoup de questions d'un coup!
Nous en étions à l'histoire et précisément à cette période de basculement à la fin du XIXe siècle... Mais nous y reviendrons.

Le "pouvoir et l'argent" est, tel quel, hors sujet. En tout cas un autre sujet bien trop "gros" pour être traité ici.


En revanche, la relation entre pouvoir/ argent/ économie ne peut se faire que si il y a production culturelle et, réciproquement.


Ensuite vous parlez de techniques puis de technologies qui sont deux acceptions différentes touchant au même domaine.


Personne ne peut faire un vrai/ faux avec un logiciel. Le propre de l'œuvre étant d'être originale, toute forme de réalisation "à la manière de" n'est même pas un faux mais la représentation que l'auteur se fait de l'œuvre originale...


Les moyens ne sont, comme de tous temps, que les moyens. Donnez une machine à écrire à un primate et il lui faudra un temps infini pour, au hasard de ses manipulations, construire une œuvre littéraire cohérente alors même qu'il n'a pas accès à sa propre téléologie (conscience de l'acte et de son objet) et pourtant il a quatre mains (division de l'infini par deux).


La "formation de base" d'un artiste est une chimère dès qu'elle concerne la création en elle-même. Ce que cette formation représente, est l'accès aux moyens, à l'information, aux connaissances générales, mais pour l'essentiel, le sens de la création, la pertinence en la matière, ne s'apprennent pas.


Bien sûr, l'accès à des moyens inconnus du public permet de tricher, de faire croire à l'existence d'une œuvre mais cela repose sur l'ignorance et en la matière, consiste à prendre sa vessie pour une lanterne (et à se brûler).


Quant à Raymond Loewy, il a bien réussi à se vendre, lui! Raymond Loewy, hélas!

Il est probablement l'inventeur inconscient et donc précurseur de l'habillage et donc d'un domaine opposé et contraire aux principes du design tels qu'ils furent crées et mise en œuvre par la Bauhaus.


Cette confusion entre design (le vrai) et stylistique repose, en effet sur une notion subjective et perverse de "contraire du laid".


On parle donc d'esthétique industrielle comme on parle de chirurgie esthétique alors même que les principes fondateurs du design sont à l'opposé de cette démarche: le design n'est pas là pour esthétiser!


Le design a pour objet l'étude des fonctions d'un objet (ou instrument) en d'autres termes, d'en explorer le plus exhaustivement possible l'ergonomie tout en prenant en compte ses moyens rationnels de production.


Raymond Loewy était un habilleur, un "esthétisateur" (brrrr) son travail relève bien davantage de la coiffure, de l'arrangement floral ou de la couture que du design.

Il est donc l'ancêtre précurseur d'une papardelle de suiveurs pompeusement appelés designers à l'instar des concierges devenues gardiennes et des balayeurs techniciens de surface.


De fait, ces stylistes (c'est là le vrai nom de leur profession) apparaissent et foisonnent, avec l'exploitation scélérate des travaux de Pierre Bourdieu (et d'autres) selon le principe suivant:

"puisque nous savons qui vous êtes, combien vous êtes et ce que vous aimez, nous pouvons donc prévoir ce que vous aimerez et vous le vendre en incluant dans le prix le coût indispensable des budgets consacrés à vous en convaincre...tadaaaa


Il existe des entreprises sévissant sur le marché de la communication, dont le domaine d'exercice avéré, revendiqué et sans honte, est la Persuasion... Si si, c'est vrai!

Etape suivante la coercition (voir ce mot).



Comment reconnaître le talent?

xea wrote on 13 Oct 2008 12:10:49

"Le pouvoir et l'argent"?
La création ne repose pas sur l'art d'un marché!
Tout le monde peut faire un vrai faux Van Gogh avec les logiciels, tout le monde peut faire un animation, ou un personnage 3D , des skins, des Mods ( à condition de passer du temps sur la technique),enfin non les jeux, "les mecs sont quand même balaise"! lol

Pour un artiste c'est tentant d'utiliser tous ces moyens techniques, c'est une ouverture comme le train était une ouverture pour Les Impressionnistes. J'ai l'impression que toutes ces techniques sont plus au main des "ingénieurs" que des artistes!

La formation de base des artistes serait elle d'étudier toutes ces nouvelles technologies?

Nous ne sommes plus dans la peinture sur un chevalet dans la campagne! si pour passer un moment agréable comme ma mère faisait du tricot! lol

Raymond Loewy a écrit « la laideur se vend mal » et propose de donner une valeur esthétique et symbolique forte aux objets manufacturés pour relancer l'économie.

C'est le premier qui ouvre une agence de design à New York puis à Paris La C.E.I. (Compagnie d' Esthétique Industrielle). A l'époque on parlait d'ergonomie!

Le Design est maintenant utilisé comme une "tendance" afin de vendre des objets, comme l'Accumulation ( Arman ) la Compression, l'Expansion ( César), l'Installation..., sont utilisés par les stylistes, l'industrie automobile ( La Picasso), la mode bien sûr, et les artistes etc.

Tout le monde est à l'affut de ce mot "tendance" Je pense que le talent passe après! Comment reconnaître le talent?

Les Sciences et l'Art

Ferdinand wrote on 12 Oct 2008 14:34:17

Merci! les "obéissants" par opposition aux "déviants" .

A ce propos, si Pierre Bourdieu est ouvreur de voies en matière de sociologie, son œuvre ne peut être dissociée de l'ensemble monumental des sciences humaines, véritable phénomène propre au XXme siècle, qui continue sa progression en dépit d'une situation globale très éloignée de ces domaines, entièrement tournée vers le pouvoir et l'argent, fasciné, semble-t-il par les (piètres) jouissances qu'ils apportent...

O tempora o mores La relation entre les sciences et l'art est intime pendant longtemps d'une part les artistes, à leurs propres fins, ont dû inventer leurs techniques (et protéger leurs secrets) d'autre part ils ont exploré, avec pertinence, "le monde et ses merveilles" étant à la fois précurseurs/ inventeurs mais aussi témoins et illustrateurs des sciences.

Au cours du temps les moyens et techniques sont restés accessibles mais aujourd'hui le "Leonardisme" est rendu impossible de par l'inaccessibilité technologique et cette rupture idéologique des scientifiques (et des industriels) avec le monde de l'art.

Ces derniers ayant découvert fort tardivement ce qu'ils croient être le design, comme une panacée, alors qu'il s'agit, à de rares exceptions près, de style. Mais nous y reviendrons...

La Distinction / Pierre Bourdieu

xea wrote on 12 Oct 2008 11:15:

Merci beaucoup, génial!
Quelle chance de pouvoir dialoguer sur ce sujet si complexe! Ce texte est si concentré.........!!! :-)

Cela renvoi aux "obéissants" (qui sont'ils?) " proche des sciences" un exemple serait très intéressant!

Effectivement , je conseille de lire Pierre Bourdieu pour comprendre!

La Distinction: critique sociale du jugement est un ouvrage sociologique écrit en 1979 par Pierre Bourdieu. L'auteur élabore dans ce livre une analyse sociologique et une théorie des goûts et des styles de vies.
le lien Wikipédia: http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Distinction Cela va permettre de faire une révision! Merci c formidable!

La Sociologie et l'Art

Ferdinand wrote on 11 Oct 2008 17:35:17

Paraphrasant le Sapeur Camember, je dirai que l'art c'est l'art, avant l'art c'est pas l'art, après l'art c'est plus l'art.
Mais trêve de plaisanterie! Nous traitons ici des arts dits plastiques et c'est déjà beaucoup!

L'art a une histoire qui est d'autant mieux documentée qu'elle est proche de nous et immédiatement corrélée à l'ensemble des autres connaissances historiques.

Longtemps assujetti à la religion et aux moyens techniques, l'art est pourtant et toujours (si l'on excepte les "obéissants") resté frondeur, subversif, créateur, inventeur et proche de nombreux autres domaines, principalement les sciences.

Peu à peu l'art sortira de ce carcan pour devenir profane, conservant cependant de lourdes traces vestigiales rendues nécessaires par l'infatuation des commanditaires privés empreints de distinction (voir Pierre Bourdieu).

La fin du XIXe siècle va bouleverser puis révolutionner la situation... Une majorité (quantitative) d'artistes restera attachée à ce qui sera appelé l'académisme mais de nouvelles formes d'expression apparaissent qui vont définitivement séparer deux univers: celui des "anciens" et celui des "modernes".

Cette rupture trouve ses origines dans un ensemble de facteurs sociologiques majeurs et déterminants dont nous traiterons dans le prochain épisode ) à suivre...

L'art peut-il être numérique?


xea wrote on 11 Oct 2008 16:11:23

Ha ha! excellent!
vous oubliez La coiffure! non je plaisante c pas drôle!

Comment pourrait' on définir les arts Plastiques?
Il y a une confusion entre le graphisme et l'art.
L'art peut-il être numérique?

c'est un sujet si vaste.. mais il faut bien commencer par un bout
!

La France un grand pays de fromage

Ferdinand wrote on 11 Oct 2008 15:42:54


Une grande confusion règne dans le domaine, les arts plastiques ont évolué de telle manière qu'il devient impossible de les qualifier dans leurs principes, d'où glissement, à la fois des disciplines, du marché et...de la critique!

Il y a eu tout d'abord la photographie, puis l'illustration, ensuite le design puis même la cuisine...

Il manquerait le tricot si certains opportunistes ne s'y étaient pas appliqué

l'ensemble est d'ailleurs soumis à une loi de marché, celle de la mode et des tendances.

La France est un grand pays de fromages...

Pourquoi traiter de l'Art? (forum Webjam)


on 11 Oct 2008 13:19:50

Parce que la situation est tellement confuse qu'il me semble utile d'en parler.

On verra toujours les gros titres et les scandales se faire autour des crises.

Qu'il s'agisse d'énergie, de matières premières, de la bourse...

Qui va s'intéresser à une crise de l'art? personne.

La raison en est simple, c'est que l'art ne traverse pas une crise mais constitue, sui generis, un état crisique permanent.

Ceci concerne la création en elle-même.

Parlons-en...

Armand Dauré